Surprise pour lui autant que pour moi : nous voilà face à face sur le sentier, juste le temps de le garder en mémoire pour restituer maladroitement la scène.
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Ah, la chicorée sauvage ! Mes papilles ont la nostalgie de l'Italie et de ses marchés aux herbes.
Juste au-dessus, une escadrille de 9 hérons cendrés, en route vers la blanche lune gibbeuse qui s'attarde timidement dans le ciel bleu... chicorée. Dans l'herbe rase du pré bien ensoleillé, une jeune bergeronnette grise se déplace comme une petite poule. Elle tente de capturer les insectes en vol, puis tâte de la route en hochant la queue : ma foi, se dit-elle, le bonheur est dans le pré. En ce matin d'été automnal, une riante ruelle m'invite à quitter le maussade centre-ville. Les vieux murs accueillent lierre, asplénium, vigne et lichens et derrière leurs portes dérobées et vermoulues, de petits vergers dissimulent des maisons mal coiffées. Sur les ombelles encore perlées de rosées, punaises et syrphes sont encore engourdis, tandis que les bourdons vrombissent déjà d'activité intense.
Un couloir d'épicéas me mène en haut de la colline, où dansent les épis d'épeautre et d'avoine entre les verts bocages. Au loin, trois rapaces planent, sans doute les buses du coin. Mais celui-ci qui s'avance ? Les ailes et la queue me paraissent plus longues, le cou élancé... il plane, suspend son vol, lève les ailes perpendiculaires au corps et "applaudit" 3 à 4 fois puis reprend sa navigation planée. Il décrit ainsi un large cercle ponctué de ces applaudissements. C'est la parade de la Bondrée apivore (Pernis apivorus). Plus jamais je ne râlerai à la perspective d'attendre le bus durant deux heures, qui sait quelle agréable surprise m'est réservée ?
Fin juillet, un jeune grèbe dormait tranquillement au milieu des Bernaches. Lors de mes petits tours de l'étang, je l'avais toujours observé inactif, dormant ou non sur une plateforme grillagée, non loin de la berge. Il paraissait en bonne santé, serein. Jeudi 14/08, je ne l'ai pas vu. S'était-il envolé vers un territoire plus poissonneux ou plus paisible ? Mais ce samedi 16/08, peu de doute possible, il flotte, mort, à l'autre bout de son petit reposoir. Petipatapon le Héron aurait-il harponné son concurrent ? Le grébon était-il incapable de se nourrir correctement ? S'est-il étranglé avec un poisson ou un objet jeté dans l'étang ? Une seule certitude : il me manque et je le pleure. J'espère juste qu'il n'ait pas souffert. Il avait fallu tant de travail et d'énergie à ses parents et à lui-même pour qu'il parvienne à cet âge et à ce degré d'autonomie. Tout était possible. Ses parents s'activent, dans l'étang voisin, pour élever deux petits frères d'une seconde couvée. Tout est possible. |
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February 2024
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