Peau d’arbre : empreintes à la mine graphite ou fusain sur papier recyclé.
Corps-à-corps tendre avec l’arbre, caresse graphintime d’un seul geste ou à différents endroits du tronc. Je ne soulève pas le lierre, je ne déplace pas l’insecte, je ne chasse pas l’araignée : je trace juste ce que l’arbre accepte de dévoiler. Dans le noir intense de la trace obtenue se devinent des formes, des lignes, des points… cryptogrammes qui racontent peut-être un peu de sa vie intérieure, si différente de la nôtre mais liée aux mêmes éléments d’une même planète - une seule planète pour tant de vies tellement complexes.
À maints égards, les bois sont comme la mer : sensuellement beaucoup trop variés, beaucoup trop immenses pour que les mots ou l’objectif en puissent capter autre choses que des surfaces ou des aperçus.
(John Fowles, l’Arbre)