D’abord, de quelle libellule s’agit-il ? Cette longueur de 8 cm environ, ces gros yeux globuleux jointifs sont caractéristiques de la famille des Ashnidés.
Sur le thorax, là où sont fixées les ailes, voyez ces bandes latérales brunes. Les taches abdominales sont vert-jaune, celles des trois derniers segments, bleues. Les taches des segments 9 et 10 sont entières, tandis que sur tous les autres segments, les taches sont divisées en deux points. La libellule est plus verte que bleue : c’est l’Ashne bleu (Aeshna cyanea), logique !
Et là au bout de l’abdomen, vous distinguez une pince, ce sont les cercoïdes, qui servent à maintenir la femelle lors de l’accouplement. Entre eux se trouve un troisième appendice, attribut du mâle – mais ce n’est pas son organe reproducteur, qui est situé sous le segment 2 de l’abdomen.
Comme toutes les libellules, l’Aeshne bleu a besoin du soleil pour chauffer l’air contenu dans son thorax volumineux, à la manière d’une montgolfière qui gonfle son ballon d’air chaud pour s’élever.
Comme tous les Ashnes, ce mâle bleu se pose volontiers sur une branche pour surveiller son territoire ou se reposer. De son perchoir, il peut repérer une proie ou une femelle mobile à 40 m, une proie ou une femelle immobile à 20 m. Les Libellules adultes s’éloignent souvent de leur eau natale. L’Aeshne bleu vole à faible hauteur dans les sous-bois, le long des haies et des chemins forestiers.
Excepté le Leste brun (Sympecma fusca), aucune libellule adulte ne connaît l’hiver. Tandis que leurs larves resteront sous l’eau jusqu’au printemps suivant ou encore 1 à 4 ans, selon les espèces.
Par contre, nous les humains, petits et grands, nous réjouirons de l’arrivée des premières gelées : ce sera le moment de récolter les prunelles et de les transformer en délicieux sirop !