Le même jour dans la même zone, les trois laissées typiques du renard et une belle latrine de blaireau. J'y ai ajouté une fleur, pour la couleur et l'odeur.
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Ce soir, je souhaite rendre visite à un ami que j’ai négligé ces derniers temps. Je traverse le village et monte le sentier… cavalcade bruyante à droite ! Non, capreolade : un chevreuil s’enfuit sur le talus et j’en suis désolée. Je me fais plus silencieuse encore, mais à nouveau, galop précipité et bonds dans la prairie à gauche sans lesquels je n’aurais pas vu la chevrette. Je me sens honteuse de ces deux dérangements en si peu de temps. J’ai donc encore des progrès à faire avant de devenir chevrette. A présent enracinée, je suis au moins inaudible. Etre inodore est certainement illusoire, mais comme une légère brise me chatouille le visage, je serai discrète pour qui arrivera en face. Tout est vert et ocre rouge. Un merle ne cesse de donner l’alarme. Un tracteur passe trop près, trop vite, trop bruyant, à 100 mètres. Tout est gris bleuté. Friselis et froissements : un petit fantôme s’agite. Je l’entends se déplacer, fourrager, mais non s’épouiller. Peut-être est-il accompagné, mais l’obscurité me rend incertaine. J’attends que tout soit silencieux et je descends en espérant ainsi ne pas déranger mon ami blaireau, car les pistes de cet hiver partaient toutes vers le haut. ![]() Au bas du sentier, la maison toute illuminée me gâche le velouté nocturne. Une énorme bâtisse, baies vitrées non occultées sur la façade et le pignon, diffuse sa pollution lumineuse sur le sentier et le petit bois, tel un mur infranchissable et hostile supplémentaire entre le petit peuple sauvage et l’ample humanité. La lumière va plus loin que les murs et les fenêtres d’une maison. Elle touche des zones qui devraient juste être éclairées par la lune. Elle insécurise et perturbe les animaux dont la vision est optimale dans l’obscurité. La chevêche compterait-elle les étoiles ? Déambulent les diurnes au cœur de la forêt cathédrale Tandis que se terre la famille Tesson Sous les voûtes d’une crypte bâtie à l’unisson. Texte et dessin parus dans l'Arbre à Palabres, un joli magazine à découvrir : http://wordpress.donfabulist.be/en-francais/larbre-a-palabres/
Pour en savoir davantage : https://www.rtbf.be/auvio/detail_les-curieux-du-matin-sophie-brems?id=2175166
Cette main dans la boue fraîche est celle d'un blaireau, sans doute à la recherche de savoureux vers de terre. Découvrir les traces et les interpréter est pour moi une fête autant que d'observer leurs auteurs !
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March 2023
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