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TRANCHES DE VIE BOVINE, SECTION 5

28/7/2016

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18 juillet, 9 heures. Cacao est couché. Il lève la tête, étend la patte droite, puis la gauche et reste ainsi, les yeux clos et le museau pointé vers le soleil.
A l’âge de 1 à 5 semaines, un veau passe 90% de son temps en position couchée. Après 21 à 25 semaines, il reste couché 75% du temps ; à l’âge de 5 mois, moins de 70%. Une fois adulte, il est couché plus de 14h par jour pour ruminer et somnoler ; 3 heures à peine sont dédiées au sommeil. La position de repos la plus fréquente est sur le sternum, basculé sur le côté gauche pour dégager le rumen. Lors du sommeil paradoxal, le bovin étend sa tête et pose la mâchoire au sol. Il lui arrive de s’étendre complètement sur le flanc, tête en arrière. ​
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24 juillet. Ces derniers jours, Cacao a encore tétouillé longtemps, mais il devient de plus en plus taureau en comparaison des derniers-nés, auprès desquels il a un succès bœuf : tous l’entourent dans ses déplacements. Son meilleur ami semble être le petit veau gris, qui reste à ses côtés tandis que les autres galopent vers le tronc couché. Le petit copain gris ne tarde pas à les imiter, suivi de près par Cacao. Ces veaux se donnent en si joli spectacle qu’ils convertiraient les plus mordus des carnivores au végétarisme !
Les petits bovins jouent à galoper, ruer, cabrioler, secouer la tête, gratter le sol, vocaliser. Ils simulent des combats, reniflent leurs congénères, exercent le flehmen. ​
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12 novembre. Les trois petits derniers-nés sont l’un contre l’autre, Cacao à leurs côtés. Les adultes relèvent la tête : le tracteur vient de s’arrêter et derrière lui, une remorque. À l’intérieur, deux bovins adultes et trois veaux bouclés qui s’agitent, mugissent, se retournent, se poussent pour regarder à l’extérieur. L’un des petits veaux se frappe la tête contre la paroi de la remorque. La famille Cacao est rassemblée et observe. Après quelques minutes d’agitation, tout est calme. Cacao et Cousin se papouillent le museau. Les prisonniers s’agitent à nouveau : Alain redémarre et les emporte vers une pâture des environs ; la petite bande à Cacao reprend ses activités.
14 novembre, 18h. Un camion-remorque stationne devant chez Alain et son troupeau. La nuit est déjà bien noire  et je distingue mal le groupuscule de mes amis bovins dans leur pré, mais je perçois qu’il y a du monde dans le camion : ça mugit, meugle, secoue, gémit. Après une bonne demi-heure d’attente, qui donc est parti finalement ? (à suivre)
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Tranches de vie bovine, section 4

26/7/2016

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20 mai, 8h. Cacao est couché, tête dressée vers le nord. Cousin est debout tout à côté, son mufle posé contre le cou du taurillon. Ils restent ainsi une longue minute, puis Cousin se redresse et reste debout à côté de Cacao maintenant roulé en boule.
L’organisation sociale des bovins est en partie basée sur des relations de dominance, mais ce sont les affinités qui assurent la cohésion du troupeau. Elles ont pour origine la parenté ou une histoire commune durant les 6 premiers mois de la vie, avant que ne s’établissent les relations de dominance. Ces relations privilégiées accroissent la tolérance lors des situations de compétition. Elles se manifestent par le léchage, le flairage, le frottement, l’appui de la tête contre le corps de l’autre, des jeux de tête, l’épouillage mutuel, la proximité spatiale.
29 mai. Cacao et Cousin sont volontiers ensemble, à se faire des papouilles. Cacao reste aussi très proche du chariot de bon fourrage, trop haut pour lui. Il attend et se place en-dessous de Moman ou de Cousin quand il broute, pour récupérer le fourrage qui tombe. 
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31mai. Il pleut à l’horizontale, mais Alain traverse lentement le pré vers la famille Cacao qui s’écarte et le suit du regard. Le vétérinaire le suit aussi, tout en revêtant une blouse de plastique transparent. Françoise les rejoint. Ils s’approchent d’une vache qu’Alain attache au chariot de bon fourrage. La famille Cacao s’attroupe et observe la scène. Le vétérinaire incise le ventre de la vache. De cette fente de tirelire rouge, dépasse une queue brune : un petit veau va venir au monde. Françoise tire sur la corde qui lie la tête de la vache. Le vétérinaire plonge les deux bras dans le ventre de la vache et une masse tombe sur le sol, désarticulée. Mais bientôt le petit puzzle s’assemble et devient petit veau qui se secoue les oreilles et se toilette. Le vétérinaire tire le placenta et recoud la plaie pendant que Françoise tapote en souriant la tête de la maman vache qui s’impatiente. C’est l’une des rares césariennes pratiquées dans cet élevage bio. Parée d’un magnifique pansement vert, la vache libérée marche droit vers le fond du pré et disparaît derrière l’étable, plantant là toute l’assemblée, abandonnant son petit. Alain se fait pour ainsi dire bosphoronte : il lie les pattes arrière du petit veau et le traîne derrière lui, suivi par toute la famille Cacao. Le temps d’un petit arrêt, Moman s’approche pour lécher le petit veau. Alain reprend le taurillon par les pattes et le cortège reprend, jusqu’à hors de portée de ma vue.  
Pour approcher un objet inconnu, le bovin tend le museau en avant et en cas de méfiance, tend  le corps en arrière.  Il renifle, puis lèche l’objet. Après un temps de repos, l’accouchée reconnaît son petit à l’odeur du liquide amniotique et le lèche en vocalisant (tendrement). Il arrive qu’elle mange le placenta. Une vache peut adopter d’autres veaux. 
​(à suivre)

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TRanches de vie bovine, section 3

20/7/2016

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19 mai, 21h20. Sur la colline récemment fauchée, deux chevreuils sortent du petit bois. Le brocard marche posément et s’arrête régulièrement pour observer les alentours. Sa compagne trotte, galope, s’arrête à 10 mètres de lui puis court en rond à fond de train, tandis que lui continue sa marche, impassible. 
​Juste en face, Cacao court lui aussi, tout ondulant autour de Moman. Il court tête baissée et queue relevée face à elle. Ils joignent leur front, tournent ensemble, relèvent la tête et se frottent mutuellement le cou. 
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La queue se porte relevée lors des jeux et coups de tête. Dans la relation mère-jeune, le toucher est fréquent. La sensibilité tactile est exacerbée dans les zones de peau plus fine : joues, encolure, attache de la queue, intérieur des cuisses et évidemment mamelles et vulve. Les naseaux et la base des cornes sont le siège de nombreux récepteurs de douleur.
13 mai. Hier, Cacao a longuement tété. Aujourd’hui il entreprend Cousin par derrière et même Moman, après de longs moments à se frotter le museau et la tête sur chacun. Cousin se dresse et présente le front à Cacao : c’est une posture de menace caractéristique. Mais le taurillon ne se laisse pas intimider ! Après 2 ou 3 tentatives, il se couche entre Moman et Cousin. 
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La tentative de monte fait partie des comportements sociaux, quel que soit le sexe et l’état physiologique de l’animal. En dehors de l’œstrus, la monte est refusée par le déplacement de l’individu monté. 

​à suivre...
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Tranches de Vie bovine, section 2

15/7/2016

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9 avril, 9h. La fenêtre de mon atelier s’ouvre cette fois sur un spectacle bien plus réjouissant : un petit veau chocolat à croquer qui, je le sens, va me motiver à acquérir quelques rudiments sur les ruminants. Le petit Cacao est seul jeune au milieu d’adultes, dont sa Moman, une belle brune aux yeux fardés (une « Pie-rouge »). Il sautille auprès de chacune, gambade de l’une à l’autre, mais ces blasées se montrent vaches en le rabrouant d’un mouvement de tête ou de queue.  Cacao reste un instant interdit, se secoue les oreilles puis s’approche de sa mère couchée. Il se frotte la tête, le front, le cou sur le dos de sa Moman puis se couche tout contre elle pour une longue sieste de 3h.
10 avril. Cacao tète alternativement une vache noir et blanc - une « Pie-noire », appelons-la Tantine - et Moman. Tantine est aussi patiente que Moman, quand Cacao tire violemment sur le pis. Pendant qu’il tète Tantine, Moman lui lèche le dos. 
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8 mai. Le frère d’Alain arrive en renfort pour l’aider au vêlage dans l’étable. La famille de Cacao s’approche aussitôt et tend le cou comme pour mieux voir. Moman en flehmen ne se préoccupe nullement de Cacao qui tente vainement de percer le groupe des adultes. Avec le départ des deux hommes, la famille se disperse dans le pré. Cacao tente de téter mais Moman en déplacement le repousse d’un coup de queue ; il insiste, elle le laisse faire. Après avoir goulument et longuement tété, le broutard s’aplatit dans les pissenlits.
Chez cet animal grégaire, les comportements de déplacement, nourriture, repos sont en général synchronisés.
Les vocalisations sont l’un des moyens de communication dans le troupeau. L’oreille bovine est capable de percevoir les ultra-sons jusqu’à 35 000 Hz.
L’odorat est très développé. Il sert la communication, la reconnaissance individuelle et l’organisation sociale du troupeau. Il prime sur la vue pour la reconnaissance du petit. Afin de détecter les phéromones et hormones sexuelles, le bovin retrousse la lèvre supérieure pour imprégner l’organe voméro-nasal (dit de Jacobson), situé au palais. Pour cet exercice, il doit adopter une moue nommée flehmen, caractéristique des ovins, équidés, les cervidés et félidés. L’organe de Jacobson, bien que vestigial chez les humains, est présent chez tous les autres mammifères ainsi que chez les reptiles, qui se peuvent se contenter de humer par le nez pour l’imprégner.
Le champ visuel panoramique balaie 330° sans bouger la tête. Mais la position latérale des yeux induit un cône d’ombre frontal, qui bouche la vue en-deçà d’1m en face. Cette lacune est compensée par l’odorat puissant. Le bovin perçoit peu de détails dans un objet immobile, mais détecte finement les mouvements, jusqu’à déceler ce qui serait imperceptible à l’œil humain. Voilà qui explique le mouvement de recul de l’animal quand vous avancez vers lui, même posément. ​(à suivre)
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Bijou de serpent

14/7/2016

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La couleuvre à collier (Natrix natrix) ondule rapidement et se dissimule prestement au pied de la Haute-Roche, mais aussi dans l'excellente Minute-Nature de Julien Perrot (la Salamandre) : ​http://www.salamandre.net/. A partager et s'abonner !
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Tranches de vie bovine : section 1

12/7/2016

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Avec l’anthropisation galopante, les animaux sauvages, déjà ombres furtives, s’évaporent à l’état de fantômes et certains nous hantent déjà de leur disparition. Même dans ce sud méconnu voire oublié de notre petit royaume, où j’ai quelquefois la chance d’observer sans trop d’efforts craintifs mammifères et méfiants rapaces, il faut bien reconnaître que la brique étouffe le bucolique - et dans bucolique, il y a bos, bœuf en latin : du vivant de cette belle langue, bucolicus désignait tout ce qui touchait aux bovins et à leurs gardiens : la Calestienne peine non seulement à conserver sa nature sauvage, mais aussi à perpétuer ses bocages et ses élevages extensifs. Comme j’ai résolu de documenter le tout, considérant qu’il n’y a qu’un monde à contempler, cette fois mon crayon a baguenaudé dans les pâturages. 
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23 mars. Voici déjà une semaine que je visite cette vieille vache seule, couchée dans ses bouses. Dans ce vaste bocage d’aubépines et prunelliers, elle me paraît toujours au même endroit, dans la même position, le regard plongé dans les ondoiements bleus de la vallée. Elle respire par saccades, comme si elle voulait humer les 1001 senteurs printanières en une fois. Souffre-t-elle ? Si elle coule ses derniers jours, sont-ils heureux ? Suis-je pour elle distraction ou inquiétude ? Se sent-elle triste loin de ses pairs ? Combien a-t-elle eu de veaux ? Y pense-t-elle encore ? Est-elle effrayée de sa faiblesse et de sa mort toute proche ?
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8 avril, 8h30. La vieille vache est là, sur le sol devant l’étable, en face de la fenêtre de mon atelier. Nul frémissement des oreilles ou des naseaux car elle est morte, ma copine. Au fil de la journée et jusqu’au matin suivant, elle se recroqueville davantage et rapetisse, comme si elle voulait disparaître plus vite. 
Les vaches dans le pré voisin ont-elles conscience de la mort de leur aînée ? Agglutinées derrière la clôture, elles meuglent vers elle et ainsi font-elles à plusieurs reprises dans la matinée, jusqu’à l’enlèvement du cadavre sous l’œil attentif d’Alain, l’éleveur. L’après-midi, toutes font la sieste, le regard tourné vers la direction opposée.
Au fond, que connaît-on des dessous de la peau d’une vache, si ce n’est leur goût de cadavre aromatisé dans notre assiette ? Pourquoi arrive-t-on à manger une vache plutôt qu’un chien ou un chat ? Pour que l’homme puisse manger l’animal, il semble qu’il faille entre eux une juste distance. Une distance classificatoire, phylogénétique d’abord : consommer un animal trop semblable à l’homme, comme le singe, est une habitude minoritaire dans le monde, peut-être parce qu’elle s’assimile au cannibalisme. Une distance affective ensuite : un animal domestique et a fortiori un animal familier partage trop notre intimité pour que nous puissions nous résoudre à le manger. Résultat : pendant que les Hindous côtoient les vaches sacrées en toute convivialité, nous avons relégué les bovidés loin de notre vue et délégué à quelques-uns d’entre nous le soin de les élever et de les tuer. Ce que nous en consommons ressemble si peu à l’animal que, comme dit Vinciane Despret, nous sommes devenus sarcophages. En outre, si dans le cochon, tout est bon, dans la vache, tout est consommable : nous l’avons mise à toutes les sauces, y compris les plus indigestes. De domestiqué, cet animal est devenu fabriqué, bricolé, modifié… et l’élevage est devenu une entreprise d’extraction intensive de la bovinité[1], jusqu’à la folie.

[1] Françoise Armangaud écrit : l’humanité, cette vaste entreprise d’extraction de l’animalité.
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9 avril, 9h. La fenêtre de mon atelier s’ouvre cette fois sur un spectacle bien plus réjouissant : un petit veau chocolat à croquer qui, je le sens, va me motiver à acquérir quelques rudiments sur les ruminants. 

à suivre

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