8 avril, 8h30. La vieille vache est là, sur le sol devant l’étable, en face de la fenêtre de mon atelier. Nul frémissement des oreilles ou des naseaux car elle est morte, ma copine. Au fil de la journée et jusqu’au matin suivant, elle se recroqueville davantage et rapetisse, comme si elle voulait disparaître plus vite.
Les vaches dans le pré voisin ont-elles conscience de la mort de leur aînée ? Agglutinées derrière la clôture, elles meuglent vers elle et ainsi font-elles à plusieurs reprises dans la matinée, jusqu’à l’enlèvement du cadavre sous l’œil attentif d’Alain, l’éleveur. L’après-midi, toutes font la sieste, le regard tourné vers la direction opposée.
[1] Françoise Armangaud écrit : l’humanité, cette vaste entreprise d’extraction de l’animalité.

à suivre