Strates géologiques, historiques, imaginaires et mémorielles : polissoir néolithique dit "pierre du sacrifice", temple du 5e siècle et réserve naturelle "les Hurées". Le diaporama ci-dessous défile tout seul.
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Un giorno all'improvviso
La luna si stancò Di guardare il mondo di lassù; Prese una cometa, Il volto si velò E fino in fondo al cielo camminò. E sorpresa fù Che la bianca distesa Non fosse neve. Eran solo sassi E i piedi si ferì, Piangendo di nascosto lei fuggì. Affrontare il mondo a piedi nudi Non si può E dall'alto a spiarlo lei restò. E sorpresa non è più Che la bianca distesa Non sia neve. Angelo Branduardi, La luna. Les pieds dans le ciel
Chez les pipistrelles Nous filons doux Et la route est à nous. Petit, la vie est belle à l'école buissonnière Nous irons danser au bal des oiseaux près de la rivière (Un seul mot changé dans cet extrait de Thomas Fersen, Le bal des oiseaux) (…)
Ce qu'il faut pouvoir, ce qu'il faut savoir, C'est garder son rêve ; C'est se faire un ciel qu'on puisse encor’ voir Lorsqu'on se lève ; C'est avoir des yeux qui, voyant le laid, Voient le beau quand même ; C'est savoir rester, parmi ce qu'on hait, Avec ce qu'on aime ! Ce qu'il faut, c'est voir, au-dessus d'un toit. D'une cheminée, Au-dessus de moi, au-dessus de toi, D'une humble journée, D'un coin de Paris, - c'est cela qu'il faut, Car c'est difficile! - Un ciel aussi pur, un ciel aussi haut Qu'un ciel de Sicile ! Edmond Rostand, Le divan. Pour en savoir davantage : https://www.rtbf.be/auvio/detail_les-curieux-du-matin-sophie-brems?id=2175166
Hier matin, j'ai pu suivre la piste bien nette d'un Méli-Mélo manifestement déterminé à suivre le bord droit du sentier vers le terrier. Devant moi, deux chevrettes marchaient tranquillement et broutaient quelques feuilles à hauteur de museau. Elles se sont bien arrêtées, retournées et je m'arrêtai alors – eussent-elles été les réincarnations des Gorgones que je n'aurais été mieux pétrifiée - mais elles ont continué sereinement jusqu'à quitter lentement le sentier sans plus m'accorder le moindre regard.
Ce matin, plus de piste, mais mes éclaireuses de la veille m’attendaient : même endroit, même heure, même sérénité. Le froid me mordait les doigts et pourtant, j’avais bien chaud au cœur. Il me plaît de penser qu’il s’agit des guillerettes chevrettes : http://www.isapi.be/blogue/archives/10-2016 L'un de mes sentiers préférés s'insinue entre deux collines boisées et longe une prairie étroite bordée de petits fruitiers sauvages. Dans cette haie de délices, une fenêtre a été récemment pratiquée et donne à voir dans la prairie depuis assez loin en montant le sentier. La vue d'une brune silhouette m'arrête. Une chevrette paît en paix, détourne quelquefois le regard mais reste en place. Elle s'agite davantage, se retourne vers un autre être que moi : c'est une autre chevrette qui s'approche par petits bonds de la première, qui trépigne cou tendu. Elles se frottent la tête, cabriolent ensemble et s'éloignent en trottinant... et devisant joyeusement, ai-je envie d'écrire, tant j'ai l'impression d'avoir assisté aux retrouvailles de deux bonnes copines.
Leur image s'estompe dans les larmes. Puissent des larmes faire tomber les armes. |
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February 2024
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