Tandis que se terre la famille Tesson
Sous les voûtes d’une crypte bâtie à l’unisson.
Déambulent les diurnes au cœur de la forêt cathédrale Tandis que se terre la famille Tesson Sous les voûtes d’une crypte bâtie à l’unisson. Texte et dessin parus dans l'Arbre à Palabres, un joli magazine à découvrir : http://wordpress.donfabulist.be/en-francais/larbre-a-palabres/
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03/08/17, 20h30
Les chevrillards sont plus attentifs et réactifs que la chevrette. Le daguet les rejoint plus tard et c’est lui qui s'enfuit le premier à l'approche de deux véhicules (un dans chaque sens). Le gagnage de prédilection du chevreuil, c'est une clairière, une coupe avec recépage, une jeune plantation... soit tout secteur à herbacée de forte lumière, très énergétique : qu'ont-ils pu trouver à brouter dans ce carré tout brûlé de sécheresse ? 30/07/17, 11h
Aux alentours de Samar, une élégante chevrette traverse rapidement la petite route entre pâtures et bois, bouche ouverte : flehmen à la recherche du compagnon / de la compagne ? Le chevreuil et capable de détecter l'homme à 200 mètres. Dessin : tentative de reconstitution de mémoire. A l'approche de la nationale, flèche rousse devant nous, de champ à champ. Rapidement invisible, inaudible. Je ne l'ai pas vu, mais j'ai tenté de reconstituer l'image de mes compagnons de chemin. Pour en savoir davantage : https://www.rtbf.be/auvio/detail_les-curieux-du-matin-sophie-brems?id=2175166
Hier matin, j'ai pu suivre la piste bien nette d'un Méli-Mélo manifestement déterminé à suivre le bord droit du sentier vers le terrier. Devant moi, deux chevrettes marchaient tranquillement et broutaient quelques feuilles à hauteur de museau. Elles se sont bien arrêtées, retournées et je m'arrêtai alors – eussent-elles été les réincarnations des Gorgones que je n'aurais été mieux pétrifiée - mais elles ont continué sereinement jusqu'à quitter lentement le sentier sans plus m'accorder le moindre regard.
Ce matin, plus de piste, mais mes éclaireuses de la veille m’attendaient : même endroit, même heure, même sérénité. Le froid me mordait les doigts et pourtant, j’avais bien chaud au cœur. Il me plaît de penser qu’il s’agit des guillerettes chevrettes : http://www.isapi.be/blogue/archives/10-2016 L'un de mes sentiers préférés s'insinue entre deux collines boisées et longe une prairie étroite bordée de petits fruitiers sauvages. Dans cette haie de délices, une fenêtre a été récemment pratiquée et donne à voir dans la prairie depuis assez loin en montant le sentier. La vue d'une brune silhouette m'arrête. Une chevrette paît en paix, détourne quelquefois le regard mais reste en place. Elle s'agite davantage, se retourne vers un autre être que moi : c'est une autre chevrette qui s'approche par petits bonds de la première, qui trépigne cou tendu. Elles se frottent la tête, cabriolent ensemble et s'éloignent en trottinant... et devisant joyeusement, ai-je envie d'écrire, tant j'ai l'impression d'avoir assisté aux retrouvailles de deux bonnes copines.
Leur image s'estompe dans les larmes. Puissent des larmes faire tomber les armes. Souvenir de l'été, où chacun pouvait cheminer en liberté sans risquer de se faire plomber !
Ce matin sur le sentier mordoré, bruisse chaque pas mais bondit sans bruit la chevrette apeurée. Pas vu, juste entendu.
Imaginé, dessiné - jamais aussi bien qu'Albert Uderzo ! Pensé une pensée pour le soutenir, en cette veille d'ouverture de la chasse. Vivement mars. |
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