Chez les pipistrelles
Nous filons doux
Et la route est à nous.
Petit, la vie est belle à l'école buissonnière
Nous irons danser au bal des oiseaux près de la rivière
(Un seul mot changé dans cet extrait de
Thomas Fersen, Le bal des oiseaux)
Les pieds dans le ciel
Chez les pipistrelles Nous filons doux Et la route est à nous. Petit, la vie est belle à l'école buissonnière Nous irons danser au bal des oiseaux près de la rivière (Un seul mot changé dans cet extrait de Thomas Fersen, Le bal des oiseaux)
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Ce soir, je souhaite rendre visite à un ami que j’ai négligé ces derniers temps. Je traverse le village et monte le sentier… cavalcade bruyante à droite ! Non, capreolade : un chevreuil s’enfuit sur le talus et j’en suis désolée. Je me fais plus silencieuse encore, mais à nouveau, galop précipité et bonds dans la prairie à gauche sans lesquels je n’aurais pas vu la chevrette. Je me sens honteuse de ces deux dérangements en si peu de temps. J’ai donc encore des progrès à faire avant de devenir chevrette. A présent enracinée, je suis au moins inaudible. Etre inodore est certainement illusoire, mais comme une légère brise me chatouille le visage, je serai discrète pour qui arrivera en face. Tout est vert et ocre rouge. Un merle ne cesse de donner l’alarme. Un tracteur passe trop près, trop vite, trop bruyant, à 100 mètres. Tout est gris bleuté. Friselis et froissements : un petit fantôme s’agite. Je l’entends se déplacer, fourrager, mais non s’épouiller. Peut-être est-il accompagné, mais l’obscurité me rend incertaine. J’attends que tout soit silencieux et je descends en espérant ainsi ne pas déranger mon ami blaireau, car les pistes de cet hiver partaient toutes vers le haut. Au bas du sentier, la maison toute illuminée me gâche le velouté nocturne. Une énorme bâtisse, baies vitrées non occultées sur la façade et le pignon, diffuse sa pollution lumineuse sur le sentier et le petit bois, tel un mur infranchissable et hostile supplémentaire entre le petit peuple sauvage et l’ample humanité. La lumière va plus loin que les murs et les fenêtres d’une maison. Elle touche des zones qui devraient juste être éclairées par la lune. Elle insécurise et perturbe les animaux dont la vision est optimale dans l’obscurité. La chevêche compterait-elle les étoiles ? 26/03/20 Montagne-aux-Buis, 18 h : un lièvre pressé ! Les mésanges bleues se poursuivent. 27/03/20, Montagne-aux-Buis, 15 h
Potentilles partout ! Les mésanges charbonnière se poursuivent et piaillent dans les taillis. Les Petites Tortues se poursuivent aussi, sans bruit. Le milan royal effectue des vols planés circulaires : parade-t-il au-dessus de son très prochain site de nidification ? 23/03/20, entre 18 et 19 h, sur la colline en face de notre maison, 2 chevrettes adultes, 3 chevrettes subadultes et 1 mâle subadulte se déplacent lentement. Le petit mâle arrive bon dernier. Il initie un léchage mutuel avec l’une des adultes. Les adultes se couchent en lisière, l’une derrière l’autre, tandis que le groupe continue à brouter, le mâle à l’écart.
14/03/20, Montagne-aux-Buis, 9 h.
A peine sortie du taillis, je tombe quasi nez à nez avec Pinto qui s’en émeut à peine. Il semble me dévisager à plusieurs reprises, mais reste à brouter, se déplace lentement jusqu’à disparaître derrière le bosquet. Depuis notre dernière rencontre, il a frayé et arbore de jolis petits bois très clairs, presque roux. Son cou est hirsute, sa robe grise. 03/03/2020, Montagne-aux-Buis, 8 h, -3°C, vent en face.
Le buis est en fleurs. Tous les arbres et les buissons chantent, mais ni les jumelles ni la longue-vue ne captent l’image du chœur et des solistes. Dans l’encadrement de la fenêtre sur le confluent, le renard des buis hume ses repères. Il a levé la tête vers moi, mais continue à évoluer à découvert ; il traverse la prairie. Gale ou mue précoce ? 21/02/20, Montagne-aux-Buis, 9 h , 2°C, vent en face. Petit théâtre jaune et sépia aux rideaux de buis, derrière le « chêne-baobab ». Approche franche, à découvert : je n’aperçois la forme grise que déjà bien avancée à 100 m à peine. Immobile debout, je l’observe se toiletter. Il disparaît côté cour et j’en profite pour m’aplatir, m’installer avec jumelles et carnet. Déambulations de droite à gauche ; il se frotte le front aux branches basses ; quelquefois, il fait face et s’avance vers moi. Toilette, frottis, grattis, broutage, exploration du regard, du museau. C’est la première fois que je remarque le pénis d’un chevreuil. Je le baptise donc « Pinto ». Quand il disparaît hors de vue, je ne sais pas s’il a accepté ma présence ou s’il ne s’en est pas aperçu. Mais je m’abstiens de le pister pour éviter de le déranger.
J'aime le castor... j'aime son travail qui remet en question la propriété privée et fait craquer les frontières ! Ci-dessous, barrage et hutte.
Sous les flocons, à chacun sa pratique de la sieste : le castor dans sa hutte au bord de la rivière ; le sanglier tout étalé dans l'herbe humide au pied du taillis. Le sanglier s'est réveillé, mécontent et je le comprends ! C'est la première fois que je peux voir un sanglier sauter sur lui-même à 180°.
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February 2024
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