Depuis la fenêtre, j’ai la grande chance d’observer des chevreuils quasi chaque jour, matin et/ou soir. Je peux alors m’adonner à mon exercice de dessin favori : laisser courir le crayon sur le papier sans le regarder, l’œil rivé à la longue-vue. C’est ainsi que je me concentre le mieux dans l’observation, car mon crayon se fait chevreuil – peut-être même deviens-je un peu chevrette ?
La petite bande de chevrettes broute et marche – s’arrête et regarde – broute et marche – s’épouille - broute et marche et lâche des moquettes – s’arrête…
À 8 h 38, une chevrette se détache du groupe, cou tendu, accélère puis s’arrête brièvement, accélère encore… toujours dans la même direction, à la rencontre de ce qui me reste invisible. Les autres continuent à brouter et marcher - s’arrêter et regarder – brouter et marcher – s’épouiller - brouter et marcher et lâcher des moquettes – s’arrêter… et disparaît derrière les maisons au pied de la colline - c’est l’occasion de prendre conscience de la place démesurée de nos maisons par rapport aux gîtes des autres animaux.