Ce matin, 7°C après une légère gelée superficielle. Les insectivores, tels cette mésange bleue, viennent grappiller les drosophiles attirées par le compost (potager en trou de serrure), et en particulier celles dessous l'écorce de potimarron. Les chardonnerets exploitent les tournesols, après avoir vidé les cardères. Tout le petit monde à plumes se restauraure dans la haie. Nul besoin d'acheter graines, boules de graisse et autres pièges à bonne conscience, 'suffit de planter.
Notre ami William souhaite que son fils puisse vivre dans un pays où ses parents pourraient le rejoindre et vieillir heureux, bien soignés. Il pense notamment à la Belgique. Résidence-service, maison de repos, soins palliatifs... peuvent-ils avantageusement remplacer la maison plurigénérationnelle, dans le village natal ? Devons-nous naître pour tenir chaud à ceux qui deviennent orphelins ?
Très heureuse découverte littéraire : les oeuvres de Nicolas Bouvier et surtout, L'usage du monde, récit de voyage "vers l'orient" de deux jeunes Genevois, de 1953 à 1955. Le compagnon d'aventures de l'auteur, Thierry Vernet, me paraissait sympathique et j'ai voulu mieux le connaître. Les recherches m'ont conduite à d'autres livres (les correspondances croisées des deux amis et les nombreuses lettres de Thierry Vernet à ses chers) et au site dédié aux œuvres picturales du couple Vernet-Stephani. Conformément à l'espoir de Thierry, en lisant tout cela, je suis devenue son amie et partant, celle de Floristella et de toute la bande. Ils me donnent encore davantage de motivation pour dessiner, peindre... et marcher, pour user du monde en le grattant au crayon. Nicolas Bouvier in L'usage du monde:
Le monde comme une eau vous traverse, et pour un temps vous prête ses couleurs puis se retire, et vous place devant le vide, que l'on porte en soi, cet espace d’insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre et qui paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr . En suite des "Instants blancs", je m'astreins à un petit dessin par jour, où que je sois. L'intérêt est l'exercice du regard, de la main, mais aussi le résultat d'une association improbable sur la double page. C'est très gai. Pourquoi donc faudrait-il une mangeoire et des graines ? Il suffit de planter des végétaux bien choisis (indigènes, adaptés aux conditions édaphiques), de pratiquer un tantinet de paresse... et laisser venir.
Le même jour dans la même zone, les trois laissées typiques du renard et une belle latrine de blaireau. J'y ai ajouté une fleur, pour la couleur et l'odeur.
Oh come t’inganni se pensi che gl’anni non hann’ da finire, bisogna morire. È un sogno la vita che par sì gradita,è breve gioire, bisogna morire. (...) La morte crudele a tutti è infedele, ogn’uno svergogna, morire bisogna. Si more cantando, si more sonando la Cetra, o Sampogna, morire bisogna. Si muore danzando, bevendo, mangiando ; con quella carogna morire bisogna. (...) E quando che meno ti pensi, nel seno ti vien a finire, bisogna morire. Se tu non vi pensi hai persi li sensi,sei morto e puoi dire : bisogna morire. (Passacaglia della vita) Depuis janvier, mon temps est suspendu, distillant quelquefois des moments privilégiés. Je dédie ceux-ci à la douce sittelle. |
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March 2023
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